vague silencieuse

Enseigne | Blockhaus du Hub studio, Nantes 2013 |
du 16 mai au 08 septembre 2013

Le bunker intrigue par son histoire et sa présence inaltérable. Evocation, survivance ou stigmate de notre mémoire, quel impact exerce-t-il aujourd’hui dans notre paysage urbain et mental ? Quelle transition opère-t-il en nous ? Quelle vague silencieuse ?
En Occident, nous sommes attentifs aux événements les plus sonores plutôt qu’aux vagues de fond silencieuses. Selon François Jullien, la pensée chinoise ne pose pas l’existence d’êtres et d’états bien définies, mais de processus de transformations conduisant le monde dans son ensemble à évoluer, d’une façon plus ou moins progressive, lente et silencieuse.
commissaire : Romain Boulay
remerciements à toute l'équipe enthousiaste et engagée : Romain Boulay, Marine Pasquet, Niels Ducamp, Nicolas Respriget, Adrien Bordeau, Geoffroy Terrier
production : Mpvite, Nantes
L’oeuvre Enseigne, comme son nom l’indique, nous révèle sa propre définition (XIIè; ensenna, 980; lat; insignia, plur. de insigne "marque"). L’Enseigne s’impose en tant que telle, tout en interrogeant ce qu’elle nous enseigne ici, par sa situation, posée sur un bunker, opaque et silencieux.
Celui-ci reste là, tapis au ras du sol, entre les hautes et récentes habitations, tel un vestige immuable.

Ce bunker symbolise les "sombres temps", que nous devons aussi penser, à notre époque contemporaine, dans le simulacre organisé, en Occident tout au moins, sur ce mensonge que l’époque des guerres serait révolue. Sombres guerres déclarées ou sombres prétendues paix, les finsteren Zeiten se caractérisent surtout, aux yeux de Hannah Arendt, par le fait que le "domaine public (y) a perdu le pouvoir d’illuminer". Et tout aussi sombres se révèlent les temps où la vie publique, la vie des peuples, se voient organisées autour du "concept d’une vérité unique" de l’homme (extrait de Peuples exposés, peuples figurants, Georges Didi-Huberman).

Quel Enseigne-ment garde-t-on de l’histoire ?